A Oznak-dûl, après que les dix prisonniers meruviens eurent succombé au carnage occasionné par les terribles griffes et les longues dents acérées du smilodon, quelques gobelins, toujours accompagnés par les cris d'admiration de la foule en délire, se mirent à nettoyer le sol de l'arène une fois le tigre géant remis dans sa cage. Quelques instants plus tard, le maître d'arène amenait Elwyn à l'entrée de celle-ci. Tous les regards se tournèrent alors vers l'Elfe et des cris de moquerie et de haine redoublèrent à l'intérieur de l'antre de la mort.

   Roswyn, le teint blême et les larmes aux yeux, avait relevé la tête et fixait désespérément son ami que le gobelin entraînait maintenant vers un endroit où il se mit à lui dire quelques mots.

   - Voici une épée pour te défendre. Elle est légèrement empoisonnée mais ne peut pas tuer d'un seul coup ce qui t'attend. En face de toi, de l'autre côté de l'arène est pendu un arc mais attention, une seule flèche se trouve juste à côté. Je te conseille de frapper ton ennemi plusieurs fois pour l'affaiblir et d'ensuite essayer d'atteindre l'arc pour l'achever si tu y arrives. J'ai dû doser le poison pour que ton combat semble tout-à-fait normal aux yeux du roi et d'Eshalk. Prie néanmoins tes dieux car personne n'a jamais résisté à ce qui t'a été réservé.

   Après avoir salué la tribune où siégeaient Ishtouk et son fils, le maître d'arène quitta la place et bientôt, un monstre fit son entrée dans l'enceinte. D'une hauteur de près de trois mètres et d'un poids devant dépasser les six cent livres, le géant s'avançait d'un pas lourd et pesant, un énorme gourdin dans sa main droite.

   Dans la tribune, Eshalk jubilait tandis que Roswyn eut un mouvement désordonné de recul. La jeune femme s'écria :

   - Un troll... par Ellen... Elwyn n'a aucune chance ?!

   Puis, s'agenouillant sous le regard moqueur du fils du roi, la soeur de Bertrand se mit à prier la déesse à voix basse.

 

   Très vite, le fils d'Ellawen évalua la situation. Un frisson lui parcourut l'échine quand il s'aperçut que la massue que tenait le troll en main ressemblait à peu près au tronc d'un jeune arbre. Lentement, pratiquement collé au mur de bois de l'arène, Elwyn tournait autour du géant tandis que celui-ci, qui s'était avancé au centre de la place, regardait le fils d'Ellawen se mouvoir et, dans un premier temps, ne montra aucune velléité envers l'Elfe. La foule en délire criait et gesticulait afin d'exciter le géant et bientôt, ce dernier, soulevant sa terrible masse se mit à s'avancer d'un pas pesant vers le fils d'Ellawen tout en faisant de grands moulinets. Plusieurs fois, la terrible arme du troll s'abattit à un mètre à peine d'Elwyn qui, plus rapide, évitait chaque fois la massue qui frappait le sol de l'arène en soulevant de grandes quantités de poussière. Plusieurs fois de suite, le fils d'Ellawen se retrouva face au géant et ne dut son salut qu'à une pirouette rapidement exécutée qui l'envoyait rouler derrière le troll, glissant sous ses jambes et tout en donnant des coups d'épée au hasard. Par deux fois, l'arme de l'Elfe avait déjà frappé les mollets du géant qui s'énervait de plus belle et dont la massue balayait l'air en demi cercle tout en essayant d'atteindre le compagnon de Roswyn.

   Dans la tribune, observant le combat avec un grand intérêt, la figure d'Eshalk prit soudain un air agacé. La joute aurait déjà dû être terminée et l'Elfe écrasé par la massue du troll. Au contraire, Elwyn s'en sortait plutôt bien et était parvenu jusqu'à présent à échapper aux nombreux coups portés par le géant. Un regard interrogateur d'Ishtouk envers son fils fit trépigner ce dernier d'impatience. Lentement, Roswyn reprenait confiance mais elle se demandait toujours avec une certaine inquiétude, comment le fils d'Ellawen allait pouvoir s'en sortir et avoir le dessus sur ce monstre.

   La réponse lui vint un peu plus tard. Elwyn, ayant à nouveau tailladé plusieurs fois les mollets du troll, évita de justesse un coup qui, s'il l'eût atteint, l'aurait envoyé séance tenante rejoindre les Jardins d'Ellen. Un moment, le géant sembla ressentir une certaine faiblesse et se mouvait de plus en plus lentement. Un nouveau coup porté par le troll, et qui ne rencontra que le vide, déséquilibra le géant qui, lourdement tomba à genoux en laissant tomber sa massue. Lentement, le poison qui imprégnait l'épée du fils d'Ellawen, faisait son effet. Profitant du faux-pas de son ennemi, Elwyn grimpa sur son dos et de toutes ses forces, lui enfonça son arme dans la nuque. Battant des bras avec un hurlement très vite étouffé par une série de râles, le troll bascula vers l'avant et s'étala lourdement sur le sol où il resta immobile. Il était mort, vaincu par l'ennemi d'Eshalk. Du haut de la tribune, ce dernier courait en tout sens, prononçant des phrases inintelligibles en désignant du doigt l'intérieur de l'arène. Très vite, il ordonna à trois de ses guerriers qui se tenaient à ses côtés de sauter dans l'enceinte et de tuer cet Elfe qui avait osé vaincre son champion.

   Directement après avoir tué le troll, Elwyn avait remarqué qu'il se trouvait à quelques mètres seulement, de l'arc et de la flèche accrochés au mur en bois de l'arène. En deux bonds, le fils d'Ellawen se saisit de l'arme de trait et, se retournant vers la tribune au devant de laquelle Eshalk s'était avancé, décocha rapidement sa flèche à l'endroit du fils d'Ishtouk. Dans sa précipitation, Elwyn avait à peine pris le temps de viser mais le trait cependant, atteignit Eshalk à l'épaule. Surpris et grimaçant de douleur, le gobelin voulu porter sa main vers la flèche et fit un pas en avant. Sa jambe rencontra le petit muret qui le séparait du vide et bascula vers l'avant, s'écrasant lourdement sur le sol quatre mètres plus bas. Elwyn courut immédiatement vers Eshalk, arracha le collier d'Ellen qui pendait au cou du gobelin puis, sans un autre regard à ce dernier, se mit à courir vers l'entrée de l'arène où deux gardes lui barraient le chemin. Après s'être rapidement défait des deux gobelins, le fils d'Ellawen, sous les yeux médusés du roi, de Roswyn et de tous les spectateurs, grimpa avec aisance jusqu'au haut de la porte de l'arène et, sautant par-dessus cette dernière, disparut dans les rues presque désertes de la cité. Et, tout heureuse de la victoire de son ami mais craignant maintenant bien plus pour sa propre vie, la fille de Manon, incertaine désormais de la validité de l'accord de rançon conclu entre le shaman Trook et elle-même, se mit à prier Ellen afin qu'Eshalk ne puisse en sortir vivant et se venger en son endroit en lui faisant subir les pires tortures.

 

*   *   *

 

   Une nuit à Ethyria, un vieux Sombrepeau venait d'entrer dans la cellule de la tour noire où était enfermée Zylnyel, la Reine Rouge. La jeune femme avait beaucoup maigri, ses joues autrefois plutôt rondes, s'étaient fortement creusées et des cernes noirs dessinaient maintenant des yeux qui soutenaient un regard triste.

   Relevant lentement la tête et clignant plusieurs fois les paupières comme pour mieux apercevoir son visiteur, la nécromancienne demanda d'une voix affaiblie :

   - Qui est là, que me veut-on encore ?

   Debout en face d'elle, le vieux Sombrepeau, de petite taille et plutôt fluet mais le regard toujours vif, répondit :

   - Je suis ici pour t'emmener avec moi, je viens te libérer.

   Zylnyel, surprise par les paroles de l'Elfe, ne répondit rien dans un premier temps puis, se souvenant des paroles d'Arethos le sorcier, elle répondit :

   - Qui t'envoie ?

   Le Sombrepeau, qui s'attendait à cette question, lui dit :

   - C'est Arethos le sorcier qui m'envoie.

   - Il a donc tenu parole, il m'avait assurée de son aide…

   - Nous n'avons pas de temps à perdre, répondit le Sombrepeau, Les gardes de la tour ont été soudoyés mais la relève devrait bientôt se mettre en place. Ceux-là ne nous feront aucune pitié.

   - Je suis prête. Je ne possède ici rien à emporter, lui dit la nécromancienne tout en réajustant tant bien que mal le haut de sa robe déchirée. Où allons-nous, Arethos m'attend-il quelque part ?

   - Dépêche-toi, nous devons quitter la ville cette nuit encore, répondit le Sombrepeau tout en soutenant Zylnyel, l'aidant à marcher vers l'extérieur de la geôle.

   Après être sortis sans difficulté de la tour noire, la nécromancienne et son sauveur s'aperçurent très vite qu'une certaine agitation s'était emparée de la ville. Ca et là des gens couraient, la plupart d'entre-eux réveillés par des cris stridents et des hurlement provenant de la rue, s'étaient habillés en hâte pour sortir et voir ce qui provoquait ce tumulte. Zylnyel voulu s'enquérir de l'origine de tout ce remue-ménage mais le vieux Sombrepeau la retint fermement en lui disant :

   - Ce n'est ni le lieu ni le moment de nous faire remarquer ! Arethos nous attend avec une charrette juste par-devant la porte nord de la ville et nous devons nous hâter de le rejoindre. Ce qui se passe ici n'a pour nous aucun intérêt mais nous devrons prendre garde à ce que tu ne sois pas reconnue.

   Dans les alentours, des soldats en armes mélangés à la populace couraient de ci et de là sans vraiment savoir où aller ni quelle décision prendre. Des ordres, criés par quelques officiers étaient à peine suivis par leurs subalternes effrayés et certains parmi les commandants tentaient tant bien que mal à rassembler leurs hommes. Un moment, Zylnyel et son compagnon durent se cacher dans l'ombre d'un bâtiment car de nombreuses torches éclairaient maintenant la ville en émoi.

   A ce moment, la Reine Rouge ressentit une forte douleur à la tête. Elle dut se cramponner à l'Elfe afin de ne pas s'écrouler et se mit à prononcer des mots inintelligibles, ce qui eut pour effet d'effrayer quelque peu le Sombrepeau qui ne savait que faire. Zylnyel, quant-à-elle, continuait son monologue dans une langue inconnue composée d'étranges syllabes mais bientôt, un petit sourire éclaira son visage amaigri, son cerveau venait de percevoir des signaux qui lui étaient familiers.

   - Les Ombres... mes Ombres, s'écria-t-elle, elles sont ici près de nous, je les entends à proximité ?!

   Le Sombrepeau regarda la nécromancienne avec étonnement. Il ne comprenait rien de ce que cette dernière voulait dire et se mit à prendre peur à son tour.

   - Allons... Viens, c'est la fièvre qui te fait sans doute délirer. Dépêchons-nous de rejoindre Arethos, il te fera soigner.

   Secouant négativement la tête, Zylnyel répondit :

   - Je sais ce que je dis, mes Ombres ne sont pas loin de nous, Cédric est ici...lui seul peut les conduire !

   - Tes Ombres... Cédric ? Je cois que tu déraisonnes, ton séjour dans la tour noire t'aura sans doute fait perdre l'esprit ! Allons, viens et quittons cet endroit.

   Sans répondre, la nécromancienne se laissa emmener par les rues de la ville mais, se concentrant du mieux qu'elle pu, elle parvint à entrer en communication avec Cédric pour le mettre au fait de quelle direction elle prenait. Quelques instants plus tard, des bruits de bataille se firent entendre à proximité de l'endroit où se trouvaient Zylnyel et le Sombrepeau. Bientôt, Cedric, accompagné d'une dizaine Ombres, laissant plusieurs gardes de la ville allongés sans vie sur le sol, apparut de l'autre côté de la place et se dirigea vers les deux fuyards. A la vue des Ombres qui s'avançaient vers lui en flottant dans l'air à quelques centimètres du sol, le Sombrepeau se mit à trembler de tout son être. La Reine Rouge assura le vieil Elfe qu'il n'avait rien à craindre des nouveaux arrivants et effectivement, quand ce dernier s'aperçut que Zylnyel pouvait communiquer avec eux, il cessa de trembler mais regardait toujours avec une certaine inquiétude ces êtres plus qu'étranges habillés d'une longue cape noire et la tête couverte par une capuche qui dissimulait un visage impossible à cerner.

   Cédric s'avança vers la reine et la prit dans ses bras, la serrant contre lui.

   - Zylnyel... Zylnyel, répétait-il. Je te retrouve enfin... je suis ici pour te te sauver et te délivrer des griffes de Norbert de Roncenoir mais je m'aperçois, ajouta-t-il en dévisageant l'Elfe, que quelqu'un t'a déjà sortie de la tour ? Que fais-tu avec ce Sombrepeau ?

   - C'est un envoyé d'Arethos le sorcier, répondit la nécromancienne. Ce dernier a arrangé ma fuite et m'attend quelques rues plus loin pour me ramener en Ombrie chez les miens.

   - En Ombrie ? Mais je suis ici pour t'emmener à Khal-maresh où Braniek,le commandant des Orques, veut personnellement te remercier de lui avoir concocté ce remède qui lui sauva la vie !

   - Mon pauvre Cédric, répondit Zylnyel, ne vois-tu donc pas l'état dans lequel je me trouve ?

   - Je dois recouvrer toutes mes forces tant je me sens affaiblie. Je dois rejoindre mon château, c'est là où je trouverai le repos.

   - Oui c'est vrai, dit Cédric, tu as raison pardonne-moi. Je vois que ton séjour en geôle t'a fortement amaigrie et il est préférable que tu puisses rejoindre l'Ombrie. Je dois moi-même cependant aller à Ixos pour retrouver ma mère et la rassurer sur la santé de mes frères et soeurs. Ensuite je devrai reprendre le chemin de Khal-maresh car la sécurité de ces derniers dépend de mon retour là-bas, c'est la promesse que j'ai faite à Braniek.

   - Tu as déjà tellement fait pour moi jusqu'à présent! Dès que je serai rentrée chez moi J' écrirai un mot au commandant Orque, lui assurant que c'est toi qui m'a sauvée de ma prison d'Ethyria, répondit Zylnyel. Je lui demanderai de tous vous libérer afin que vous puissiez retrouver les vôtres. Quand cela sera fait, reviens en Ombrie, j'aurai besoin de toi afin de retrouver le professeur. Celui-ci étant parti, je ne sais pas comment déplacer le château afin qu'il reprenne son parcours aérien. Cette bâtisse qui est clouée au sol actuellement n'a plus de défenses naturelles et est donc une proie facile pour un quelconque envahisseur.

   - Le professeur ?! Ah, oui je me souviens. Je sais qu'il voulait retourner dans le pays des Nains mais il ne m'a jamais dit où exactement. Mais ne restons pas ici, d'autres gardes de la ville risquent d'apparaître à un moment ou l'autre, les Ombres ayant déjà fait quelques dégâts parmi la soldatesque, nous risquons d'être bientôt submergés. Je vais t'aider à sortir de la ville, je te laisse tes guerriers, ils pourront t'escorter jusqu'en Ombrie. Il faut juste que l'on te trouve un cheval, je vais m'en occuper.

   L'air lasse, Zylnyel répondit :

   - Inutile Cédric, je suis incapable de monter à cheval. Arethos nous attend avec une charrette à boeufs un peu plus loin près de la porte nord. Même si le voyage prendra beaucoup plus de temps, je pourrai au moins m'y allonger et me reposer.

   Une forte expression de mécontentement peignit subitement le visage du fils de Manon.

   - Arethos ?! Qu'as-tu encore à faire avec ce maudit sorcier ? Tu sais que je déteste ce Sombrepeau et je suis certain qu'il ne t'occasionnera que des ennuis, prends bien garde à toi Zylnyel !

   - Je te suis gré de tes prévenances Cédric, mais ne t'inquiètes pas outre mesure, j'ai un projet à terminer avec Arethos et ensuite nous n'entendrons plus parler de lui.

   - Que les dieux t'entendent, belle reine. Je te laisse donc aller rejoindre le sorcier en compagnie de tes Ombres et du Sombrepeau ici présent. Quant-à-moi je vais trouver un moyen de me rendre à Ixos.

   Et pendant un long moment, le fils de Manon regarda s'éloigner la femme qu'il avait servi en tant que commandant de son armée. Même s'il s'était défendu auprès de son frère et ses soeurs, alors qu'ils étaient en captivité en Ombrie, d'avoir quelque sentiment pour la reine rouge, maintenant il savait que réellement il était amoureux de cette femme.

 

*   *   *

 

   Depuis quelques jours, le temps s'était quelque peu adouci dans la région de la capitale Khal-maresh et la neige, qui était tombée en abondance il y a peu de temps encore, avait subitement laissé la place à une petite pluie fine qui annonçait un dégel prochain.

   En Orcie, depuis la nuit des temps, le chef suprême de toutes les tribus avait pour titre ''Commandant''. Braniek, qui était le chef actuel, avait bien l'intention de faire remplacer ce titre par celui de roi qu'il convoitait depuis longtemps. Cependant,certains chefs de clans, qui ne désiraient pas que le pouvoir soit laissé entre les mains d'un seul personnage, avaient toujours refusé que le titre de ''Roi'' soit octroyé au frère d'Oumma. Ce dernier comptait malgré tout quelques alliés de poids parmi l'une ou l'autre tribu et ici même à Khal-maresh, il était certain de l'appui total que lui apporterait le grand Shaman Turok. De même, le frère d'Oumma aurait voulu s'assurer de la totale fidélité de son second Gurlek mais celui-ci ne semblait pas toujours être en accord avec les décisions du commandant.

   Un matin, Gurlek se faisait annoncer chez Braniek, il avait une importante requête à lui soumettre. Le commandant reçu son second dans la pièce principale de son habitation. Il lui dit :

   - Entre Gurlek, entre mon ami, viens t'asseoir auprès de moi et parlons du but de ta visite.

   Sourire aux lèvres, Gurlek s'avança vers le commandant et prit le siège que son chef lui tendait. Les deux Orques se regardèrent un instant sans rien se dire puis, le premier, le frère d'Oumma rompit le silence.

   - Eh bien ami, parle-moi de ce qui t'amène chez moi.

   - Voilà, répondit Gurlek, je n'irai pas par quatre chemins, je suis amoureux de ta soeur Oumma et je voudrais que tu me la donnes pour épouse.

   Un moment décontenancé par cette demande inattendue, Braniek partit d'un grand éclat de rire.

   - Ah ah ah... Mais tu ne m'en avais jamais parlé auparavant ? Est-ce nouveau cet intérêt que tu portes à ma soeur, lui en as-tu déjà touché un mot, et si oui qu'en dit-elle ?

   - Et bien... c'est un peu délicat. Je lui en ai déjà parlé à plusieurs reprises  et en effet, au début elle me rejetait sans raison mais il semblerait maintenant qu'elle ait quelque peu changé le regard qu'elle me portait.

   - Mais voilà qui est très intéressant, répondit Braniek. Bien entendu, si ma soeur consent à t'épouser je ne m'opposerai pas à ce mariage.

   Se levant alors de son siège, le commandant s'avança vers son second et se mit à lui tapoter l'épaule.

   - Mon cher Gurlek, il se pourrait bien que ma réponse définitive à ta demande ne soit liée à disons... un petit service que tu aurais à me rendre.

   - Je t'écoute, lui dit le prétendant d'Oumma.

   - Voilà, tu sais que je projette depuis longtemps d'être nommé roi de toutes les tributs orques. Il se fait que, étant le second du commandant en chef, tu as le droit de vote dans le Grand Conseil des tribus. Toutes les voix en ma faveur seront donc les bienvenues car certains d'entre les chefs sont absolument contre cette idée. Trois d'entre-eux notamment me causent quelques problèmes et j'aimerais que tu t'en occupes afin qu'ils n'aient plus disons...la possibilité d'émettre un vote. Outre ce que je te demande, donne-moi ta voix et Oumma sera tienne.

   Gurlek assura le commandant de son total dévouement. Il promit de débarrasser Braniek des gêneurs et lui donner sa voix lors du vote qui devrait avoir lieu dans quelque temps à Khal-maresh en présence des autres commandants de toutes les tribus.

   Satisfait, Braniek se dirigea vers une vieille commode de bois quelque peu vermoulu et en sortit deux pots à bière ainsi qu'un tonnelet d'une bière aigre qu'il plaça sur la table.

   - Et bien alors buvons, dit-il à son second, buvons à ton futur mariage qui sera présidé par ton roi !

   A ce moment, Oumma fit son apparition dans la pièce et, regardant les deux hommes boire et rire à gorge déployée, leur demanda tout étonnée :

   - Et bien, vous fêtez quelque chose ?

 

 

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