A Oznak-dûl, où Roswyn et le fils d'Ellawen étaient retenus prisonniers, l'elfe avait été séparé de la fille de Manon et avait été jeté dans une cage un peu plus éloignée de celle qu'il partageait avec son amie. Les deux compagnons pouvaient encore se voir mais ne pouvaient désormais plus communiquer qu'à l'aide de signes, ce qui,le plus souvent, était totalement incompréhensible pour chacun d'entre-eux. La soeur de Bertrand et le fils d'Ellawen souffraient énormément de cette séparation car aucun des deux ne pouvait plus, dans cette captivité, réconforter l'autre et ainsi lui donner quelque espoir à pouvoir accomplir leur seconde quête. Leur situation, en effet, n'était guère enviable. Eshalk, le fils du roi Ishtouk, était bien décidé à mener la vie dure aux deux compagnons et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour alourdir leurs souffrances. En journée, il envoyait quelques guerriers accompagnés de citadins pour se poster par-devant la cage des prisonniers afin qu'ils se moquent d'eux tout en leur criant des injures accompagnées de jets de détritus.

 

   Le matin du jour où Elwyn allait devoir combattre dans l'arène, le grand shaman Trook avait fait amener Roswyn à sa demeure. Il se doutait que l'humaine ne devait pas être une femme ordinaire et qu'un mystère planait autour de celle-ci. La fille n'avait rien d'une marchande, il en était certain, et, pour l'avoir bien observée lors de l'interrogatoire qu'elle eût à subir dans l'habitation du roi, il espérait, qu'une fois l'identité réelle de l'humaine révélée, en tirer profit par sa remise en liberté contre une belle quantité d'or. Trook aimait les richesses, il ne parlerait pas de son plan à Ishtouk ni à son fils, il trouverait bien une raison à la disparition de la femme, quant à l'elfe, il ne s'en préoccuperait pas, ce dernier allait d'ailleurs bientôt périr dans l'arène d'Oznak-dûl.

 

   Roswyn fut donc mise en présence du shaman et débarrassée de ses liens. Dès ses premières paroles, Trook se montra aimable :

   - Sache qu'il m'est désagréable de te voir dans un tel état. Tu es toute sale et couverte de détritus mais si tu veux je puis t'épargner tout ceci ! Je pourrais même te faire remettre en liberté à condition que tu m'avoues ton identité réelle. Je te ferai échanger contre une somme d'or représentant ta juste valeur car je ne crois pas un seul instant que tu sois une simple marchande parcourant les Collines de Rochegrise. Je suis certain que ta présence ici ainsi que celle de l'elfe qui t'accompagne est due à une raison que j'ignore mais que j'aimerais également connaître. Alors, si tu veux recouvrer ta liberté, réponds à mes questions.

 

   Tout en faisant semblant d'ignorer la demande du shaman, Roswyn réfléchissait à ce qu'elle allait répondre. Devait-elle continuer à affirmer qu'elle n'était qu'une simple commerçante itinérante, ce dont Trook semblait douter de plus en plus, ou bien trouver quelque chose qui pourrait l'aider, Elwyn et elle, à quitter cet endroit saints et saufs ? Révéler sa véritable identité ? Non, les gobelins n'avaient pas à connaître qu'elle était la reine légitime de Meruvia, cela était tout simplement impossible, mais alors, que répondre ?

 

   Déjà, le shaman s'impatientait.

   - Et bien... J'attends, dit-il.

 

   Risquant le tout pour le tout, la fille de Manon osa une réponse qui l'étonna elle-même :

 

   - Oui, je vais vous dire la vérité ! Je suis la fille du gouverneur Clodomir d'Ixos. Mon père, qui est à ma recherche depuis un certain temps déjà, sera prêt à vous payer une importante somme d'argent afin de me retrouver car je suis promise à un haut dignitaire d'Ethyria en Meruvia.

 

   Le coeur serré, Roswyn scruta le visage du shaman. Celui-ci, après un petit moment de réflexion, se mit à sourire et répondit :

 

   - Et bien voilà, c'est beaucoup mieux ainsi. J'aimerais cependant savoir pourquoi la fille du gouverneur d'Ixos se déplace en pays gobelin accompagnée d'un elfe ? Qui est-il et que faites vous ici tous les deux ?

 

   - Cet elfe qui m'a un jour sauvé la vie est à la recherche d'un artefact qui fut un jour volé à la statue de la déesse Ellen dans le temple d'Ismen-nethor de la forêt des Blanpeaux. Aimant beaucoup voyager, j'ai décidé de l'accompagner et c'est ainsi que je me retrouve ici avec lui aujourd'hui.

 

   - Quel est ce ... cet artefact que vous recherchez ?

 

   Sans attendre, Roswyn répondit :

 

   - Et bien, il s'agit d'un collier, le collier de la déesse et il se fait qu'il se trouve ici à Oznak-dûl, nous l'avons vu.

 

   - Vous l'avez vu !? Et où donc se trouve ce... collier ?

 

   - Oui, nous l'avons vu, répondit la soeur de Bertrand, ce collier est celui que porte à son cou Eshalk, le fils du roi Ishtouk.

   - Par tous les dieux... Que dis-tu là ?

 

   - La vérité. Sache que mon père te fera parvenir une grande quantité d'or si je reviens à Ixos avec ...l'elfe et le collier.

 

   Le regard de Trook prit un air agacé, il répondit :

   - Tu sembles oublier deux choses, l'elfe doit combattre dans l'arène aujourd'hui et je suppose qu'Eshalk aura tout préparé afin qu'il périsse, d'autre part le fils du roi porte toujours ce collier à son cou et je ne puis l'en détacher moi-même !

 

   Malgré la réponse du shaman, Roswyn restait confiante. Elle dit :

   - Tu as entendu comme nous qu'Eshalk a promis la vie sauve à mon ami si celui-ci sortait vivant de l'arène et ...

 

   - C'est impossible, coupa Trook, l'elfe ne saura pas sortir vivant de l'arène !

 

   - Il doit bien exister un moyen pour que mon compagnon sorte vainqueur de l'épreuve ? Trouves ce moyen, shaman, et fait vite, moi je me chargerai du collier.

 

   Trook répondit :

   - Même si l'elfe restait en vie je ne crois pas un instant en la parole du fils du roi. Il est fourbe et cruel, ton ami l'a insulté et Eshalk voudra se venger à tout prix ! Tout ce que je pourrais faire est d'essayer malgré tout de permettre à l'elfe de sortir vivant de cette épreuve, par la suite je ne garantirai plus rien !

 

   - En quoi consistent donc ces combats, demanda la soeur de Bertrand d'un air effrayé ?

 

   - Il est impossible de prévoir ce qui se passe dans le cerveau dérangé d'Eshalk, en tout cas, l'elfe devra prier ses dieux !

 

   - Si Elwyn reste en vie, nous nous chargerons nous-mêmes d'Eshalk, répondit Roswyn. Si tu as un plan, dis-le moi je t'en prie.

 

   - Tu me parais bien prétentieuse, humaine... Néanmoins je pense à quelque chose qui pourrait aider ton ami. Oh, je ne garantis rien, mais je te préviens d'avance, si ceci réussit, j'exigerai que ton père, le gouverneur d'Ixos, me verse 2000 pièces d'or s'il veut te revoir vivante.

 

   - Oui, oui, il le fera, répondit Roswyn, mais par Nélos, comment comptes-tu t'y prendre pour aider mon ami ?

 

   - Et bien... Le maître de l'arène m'est redevable d'un service, je vais lui demander de faire empoisonner les armes qui seront remises à l'elfe, je ne vois pas d'autre solution. Comme je connais un poison très violent qui ne laisse pas de traces, ton ami a peut-être une chance pour autant que le maître d'arène accepte. Je vais le trouver de ce pas car d'ici quelques heures ton compagnon sera placé en face de son destin, quant à toi, je dois te faire reconduire dans ta prison.

 

   - Encore une question, demanda la fille de Manon, comment comptes-tu réaliser la transaction de notre libération, qu'adviendra-t-il de nous en attendant que l'or soit versé ?

 

   - Ne te préoccupes pas de cela, je connais un endroit où je vous ferai cacher. Maintenant nous devons nous quitter si tu veux que mon plan ait quelque chance de réussir.

 

   Quelques instants plus tard, ayant réintégré sa cellule, Roswyn était perdue dans ses pensées. Son idée irréfléchie n'allait-elle pas se révéler dangereuse ? Avait-elle bien fait d'avouer un tel mensonge ? En parlant d'Ixos au shaman, celui-ci n'allait-il pas enquêter sur elle et apprendre qu'elle était la reine légitime du royaume ? D'autre part, qu'allait donc penser le gouverneur Clodomir dès qu'il aurait appris qu'elle s'était fait passer pour sa fille ? Comment allait se dérouler la transaction exigée par le shaman ?

 

   La jeune femme, oubliant ses propres tourments, se mit à prier la déesse Ellen afin que celle-ci puisse combattre en même temps qu'Elwyn et ainsi lui donner la victoire.

 

   Bientôt, un orage s'abattait sur Oznak-dûl. Tout en force, le vent, mêlé à une pluie drue, s'engouffra dans la cage qu'occupait la jeune femme. Se protégeant tant bien que mal à l'aide d'une peau de bête qu'elle ramena sur elle, Roswyn se blottit dans un coin de sa cellule. Elle se mit à penser à ses parents assassinés, Ethan et Clotilde, les roi et reine d'Ethyria dont il ne lui restait plus que quelques vagues souvenir. Bientôt, la pluie et les larmes se mélangèrent sur les joues de la jeune femme.

 

*   *   *

 

 

   Quelques heures plus tard, l'orage ayant fait place à une chaleur torride, l'arène d'Oznak-dûl était complètement remplie. Quelque deux à trois mille gobelins s'étaient pressés, depuis la réapparition d'un soleil brûlant, à rejoindre ce qu'ils appelaient eux-même l'''Antre de la mort''. Dans un langage guttural, tout ce monde en excitation commentait à qui mieux-mieux les réjouissances qu'avait préparées pour eux Eshalk, le fils de leur roi Ishtouk. Plusieurs combats devaient se dérouler au cours de la journée. Premièrement, quelques déserteurs de l'armée gobeline seraient amenés et exécutés, cette punition serait suivie par un combat que devraient livrer six soldats méruviens, prisonniers de longue date dans une des géôles d'Oznak-dûl. Mais le clou du spectacle, réservé pour la fin, et qui alimentait le plus les conversations, était l'épreuve à laquelle un elfe allait être confronté. La populace ayant appris que le Blanpeau avait insulté le fils du roi, celui-ci allait certainement lui réserver une mort spéciale. Chacun se plaisait déjà à penser que le spectacle allait valoir la peine d'être vu, on savait qu'Eshalk n'était pas à cours d'imagination lorsqu'il désirait faire souffrir ses victimes.

 

   Elwyn avait été amené enchaîné dans un petit réduit d'un des couloirs de l'arène. Le maître des jeux chassa les deux geôliers qui accompagnaient le fils d'Ellawen et lui enleva lui-même ses entraves. Forçant ensuite l'elfe à s'asseoir sur un petit tabouret, il se pencha vers lui et lui glissa quelques mots à l'oreille. Tout étonné, Elwyn qui se frottait les poignets et les bras, regarda le gobelin d'un air éberlué mais celui-ci, sans rien ajouter, d'un signe de tête confirma ses propos. Le maître de l'arène rappela ensuite les deux geôliers et leur dit sur un ton ferme :

 

   - Vous deux, tenez celui-ci à l'oeil, je viendrai le chercher quand son tour sera arrivé.

 

   Quelques instants plus tard, sous les acclamations de la foule, le roi set son fils faisaient leur entrée et allèrent s'asseoir côte à côte dans la tribune royale sur de hauts sièges au sommet desquels, un crâne humain était planté. Tous les regards étaient tournés vers les deux gobelins et les cris d'admiration continuaient à fuser de toute part. Plus que son père, Eshalk adorait ces bains de foule et, les bras levés, saluait à gauche et à droite tout en ressentant au fond de lui un immense sentiment de puissance. Il savait que, plus que son père, il était aimé de la populace. Les jeux et les combats dont il abreuvait régulièrement les clans, avaient fait de lui le personnage haut placé le plus admiré de tout le peuple gobelin. Plusieurs chefs de clans n'avaient pas pardonnés à Ishtouk la défaite subie à l'intérieur des terres d'Ombrie, lorsque le roi avait envoyé cinq mille guerriers affronter les Ombres de Zylnyel. Au cours de la bataille, mille gobelins avaient été tués et les chefs en tenaient le roi pour responsable. Il circulait déjà parmi le peuple que la position du roi devenait précaire et que certains chefs voyaient en Eshalk un remplaçant plus aguerri et mieux disposé que son père à rendre l'armée gobeline beaucoup plus puissante.

 

   Maintenant, tous les gobelins rassemblés dans l'arène d'Oznak-dûl, attendaient avec une impatience grandissante que le roi déclare l'ouverture des jeux.

 

   Dans la tribune royale, après être entré dans un petit conciliabule avec son père, Eshalk, fit un petit signe à l'un des commandants qui occupaient la place. Ce dernier quitta rapidement l'endroit, accompagné de quatre guerriers et sortit du côté de l'entrée de l'arène. Après un long moment d'attente, les spectateurs trouvant que tout n'allait pas assez vite à leur goût, avaient arrêtés leurs acclamations, certains d'entre-eux même, commençaient à chuchoter et à crier leur impatience envers les officiels de la tribune royale. Mais bientôt, une grande satisfaction s'empara de la foule, celle-ci venait en effet d'apercevoir du côté de l'entrée, les cinq hommes envoyés par Eshalk, réintégrer l'intérieur de l'arène, amenant avec eux et tout enchaînée, l'humaine qui avait été emprisonnée en même temps que l'elfe. A la vue de la jeune femme, des cris de haine furent poussés par la foule, celle-ci lançant des injures et des moqueries à l'endroit de la malheureuse Roswyn qui, tant bien que mal tentait de garder une allure sereine.

 

   Le fils du roi fit un signe aux arrivants en leur demandant de le rejoindre dans la tribune. Quelques instant plus tard, Eshalk, de manière cruelle et en riant très fort, s'adressait à Roswyn en ces termes :

   - Je t'ai fait venir ici pour que tu puisses profiter du spectacle. Je suis certain que tu apprécieras tous les efforts que j'aurai réalisés afin de te distraire. Je te recommanderai d'être bien attentive à la troisième partie où tu verras ton ami elfe combattre pour sa vie mais trêves de plaisanteries, nous devons donner le signe du départ des jeux.

 

   Puis, se penchant vers la jeune femme sur le visage de laquelle se lisait un profond mépris, Eshalk lui murmura à l'oreille :

   - Et dès ce soir je te ferai amener dans ma demeure afin que tu y rejoignes les femmes de mon harem !

 

*   *   *

 

 

   Le roi Ishtouk venait de donner le signal de début des réjouissances. Un tonnerre d'applaudissements remplit alors l'arène. La populace, qui attendait impatiemment depuis la fin de l'orage, était tout excitée et criait son plaisir tout en scandant les noms d'Ishtouk et d'Eshalk.

 

   Bientôt, les dix déserteurs de l'armée gobeline, amenés par quelques guerriers, firent leur apparition à l'intérieur de l'arène. Poussés sans ménagement, ils furent aussitôt attachés, chacun à un des poteaux de bois qui avaient été plantés quelques heures auparavant à l'intérieur de l'enceinte. La peur et l'effroi pouvaient se lire sur les visages poilus et amaigris des gobelins, ceux-ci ignorant totalement le sort qui leur était réservé. Quelques minutes plus tard, un bourreau se positionnait à l'arrière du poteau, et sans se presser, passait une corde autour du cou de chaque déserteur et l'enserrait de plus en plus fort jusqu'à ce que le prisonnier rende l' âme dans une grande souffrance. En effet, les déserteurs, les yeux exorbités, la langue pendante et cherchant désespérément un peu d'air à inspirer, s'affaissaient rapidement avec des soubresauts rapides et désordonnés qui les envoyaient dans le royaume des morts.

 

   Très vite, Roswyn baissa la tête, un frémissement incontrôlé avait envahi tout son corps. Bien sûr, il ne s'agissait que de gobelins, des ennemis du peuple meruvien, mais, la manière sauvage par laquelle ces petits hommes verts avaient été exécutés, révoltait la jeune femme. La sauvagerie à laquelle elle venait d'assister heurtait sa conscience et l'effrayait quant à la suite des événement qui allaient se passer dans l'arène. Son corps se mit à trembler et, sans porter son regard vers Eshalk qui maintenant s'était tourné vers elle tout en jubilant, elle sentit la joie malsaine du fils du roi la transpercer à un point tel qu'elle aurait voulu s'évanouir afin d'être dispensée de devoir regarder la suite de cet horrible spectacle.

 

   Après avoir enlevé les corps et les poteaux, on amena les dix soldats méruviens qui avaient été arrêtés dans les collines à la frontière sud du pays. Eshalk se pencha vers la soeur de Bertrand.

 

   - Regarde ceux-ci, lui dit-il, ce sont des humains comme toi, des guerriers de Meruvia et je leur ait réservé un sort spécial. Bien entendu ils ne seront pas armés mais ils pourront se défendre tous ensemble... enfin, s'ils en ont l'occasion !

 

   Révoltée, Roswyn lui jeta à la face :

 

   - Espèce de lâche, si je n'étais pas moi-même entravée, je te défierais en combat singulier et tu pourrais ainsi apprendre qu'une femme de Meruvia n'a pas peur de se battre, même contre une ordure de ton espèce !

 

   A ces mots, le regard du fils du roi se fit dur dans un premier temps mais très vite, un large sourire apparut sur sa face verdâtre et il dit en riant très fort :

 

   - Ah ah ah, oui, c'est une idée que tu me donnes... quand je me serai fatigué de toi, je te ferai conduire ici même dans l'arène où, devant tout le peuple, je me ferai grand plaisir de te tailler en pièces !

 

   Puis, sur un ordre bref d'Eshalk, une immense cage fut amenée à l'entrée de l'enceinte. A l'intérieur, une bête sauvage poussait de longs cris stridents. Deux gobelins firent jouer un levier qui lentement souleva les barreaux de la cage puis rapidement, coururent vers un abri situé à proximité. En hésitant, un énorme fauve, un tigre aux dents de sabre, sortit lentement de sa prison, les yeux non encore habitués à la forte lueur du dehors, humait calmement l'air environnant. Les soldats meruviens, sans armes, se placèrent en un groupe compact, certains d'entre-eux ayant ramassé quelques pierres qui éparpillaient le sol. Une nouvelle clameur jaillit de la foule. Que croyaient-ils donc ces guerriers de Meruvia, résister au smilodon qui était sorti de la cage et qui maintenant jetait un oeil distrait vers le petit groupe ?

 

   Roswyn ferma les yeux, ne désirant pas regarder ce qui allait suivre. La jeune femme priait les dieux afin que ces hommes puissent souffrir le moins possible, mais cela était-il seulement envisageable ?

 

   Bientôt, avec un hurlement rauque, le monstre se jeta, bave au museau, sur les compatriotes de la fille de Manon. Très vite, les hommes rompirent leur bloc et en courant, s'écartèrent les uns des autres, quelque-uns d'entre-eux lançant un gros caillou vers l'animal. Deux meruviens cependant, un peu moins rapides que les autres, ne purent échapper aux redoutables griffes dont étaient munies les pattes du smilodon. Ventre ouvert et entrailles pendantes, les deux malheureux furent immédiatement transpercés par les gigantesques dents du tigre. Roswyn laissa s'échapper un cri de désespoir tandis qu'Eshalk jubilait et riait à pleines dents. Les prisonniers qui avaient pu dans un premier temps échapper aux terribles griffes, dans un geste de désespoir, lancèrent quelques pierres vers le monstre afin de le blesser. Cette action n'eut pour effet que d'irriter encore plus le tigre qui se projeta de nouveau vers les meruviens qui essayèrent de lui échapper en faisant des roulades. Rien n'y fit, le carnage fut total, quelques instants plus tard, membres arrachés ou déchiquetés, poitrines ouvertes et corps tout ensanglantés, les malheureux gisaient sur le sol tandis que, sous les acclamation des spectateurs ravis, la bête déchiquetait l'un ou l'autre de leurs restes.

 

 

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