41. Un choc pour Aetius

 

   Le gouverneur Theodorus venait de rappeler Aetius à Sirgonia. Le message était clair et sans ambiguïté :

 

   … rentre immédiatement et viens, toutes affaires cessantes, me voir au palais. Il y a du nouveau et ta présence ici est nécessaire. Je ne puis t'en dire plus par message.

 

                    Theodorus, gouverneur de Sirgonia.

 

 

   Galopant à toute allure vers la cité, le capitaine, en quittant Rochegrise, s'était dirigé vers le Nord-est à travers les collines et avait rejoint le nord de la forêt de Nooren, prenant ainsi un raccourci qui devait lui faire gagner un temps précieux.

   Tout en maîtrisant le train de sa monture, Aetius se posait des questions sur ce pressant rappel. Envoyé quelque temps auparavant à Rochegrise avec un petit détachement pour faire face à la menace gobeline, le capitaine, dès la réception du message provenant de Sirgonia, avait dû laisser le commandement de la troupe à un officier subalterne et avait sauté sur un cheval pour entamer son retour. Que se passait-il donc à Sirgonia ? Le Conseil avait peut-être enfin décidé de le nommer général, grade qu'il convoitait depuis la mort d'Horace, l'ancien commandant des armées de la cité... Mais pourquoi une telle hâte ? Non, cela devait plutôt avoir un rapport avec la sécurité de la ville ou de l'Alliance du Nord elle-même ?

   Sans se poser plus de questions qui de toute façon resteraient sans réponse dans l'immédiat, Aetius continuait sa route en toute hâte et, le lendemain à l'entrée du soir, atteignait la porte Ouest de la grande cité. A l'entrée de ses appartements, il fut reçu par Rupert, cousin de Théodorus ainsi que par dame Irène, tous deux conseillers du gouverneur.

  - Que se passe-t-il donc, demanda le capitaine, pourquoi ce rappel précipité ?

  - Justement, nous n'en savons pas plus que toi, répondit Rupert qui, comme à son habitude, caressait sa barbe qui commençait à prendre une teinte poivre et sel. Le gouverneur est tout excité mais n'a pas voulu nous en dire davantage !

 

   Et dame Irène d'ajouter :

   - La seule chose qu'il nous a dite est qu'il voulait nous voir d'urgence dès le lendemain de ton retour, c'est-à-dire demain matin. Ne nous demande rien d'autre, nous n'aurions aucune réponse à te fournir.

 

   Le capitaine répliqua :

   - Mais... Y a-t-il quelque chose d'important qui se serait passé à Sirgonia durant mon absence ? Auriez-vous connaissance de quelque fait qui...

   - Rien de tout cela, répondit le cousin de Theodorus sans laisser au militaire le temps d'achever sa phrase, tout est normal dans la cité et tout comme toi, nous attendrons demain pour en savoir davantage.

   - Et bien soit, dit alors Aetius, je vais prendre un bon bain pour enlever la poussière de la route avant d'aller me reposer, le voyage m'a exténué !

 

   Rentré dans ses appartements, le capitaine se mit à penser à Roswyn et aux délicieux moments qu'ils avaient passés ensemble juste avant que l'Elfe Wyglen essaye de s'en prendre à leur vie. Roswyn... Partie vers Oznak-dûl dans le pays gobelin. Il avait tout essayé afin de la dissuader d'effectuer ce périple mais la jeune femme, dotée d'un caractère très fort, ne s'était pas laissée convaincre. Et puis il y avait cet Elfe... Elwyn, qui partout accompagnait Roswyn... D'un côté, le Blanpeau s'avérait être le protecteur de la jeune fille et si cela rassurait quelque peu Aetius, il ne pouvait s'empêcher de ressentir en lui une jalousie dévorante ni de haïr cet être qu'il considérait comme un véritable concurrent et un ennemi.

   Le capitaine se coucha très tôt. Son sommeil, parsemé de rêves les plus insensés les uns que les autres, fut néanmoins réparateur et c'est parfaitement reposé qu'il s'éveilla le lendemain matin.

 

*   *   *

 

   Au même instant, de leur côté, Bertrand et Eléonor faisaient leur entrée dans Ixos. Le chemin effectué par les deux jeunes gens s'était révélé être très long. Après avoir fait une halte d'une nuit dans le bourg de Naryth, ils avaient repris leur route vers la grande ville de l'Est et ce, sans incident particulier. Mis à part quelques bandits de grand chemin qui ne durent leur salut qu'à la fuite, le voyage fut relativement calme mais épuisant. Au petit jour, ils entraient dans Ixos et se dirigeaient maintenant vers le palais du gouverneur où Manon, déjà levée et s'affairant dans ses appartements reçu Bertrand à bras ouverts, quelques larmes coulant sur les joues.

   - Cher fils... Te voilà de retour... J'ai craint pour ta vie et ai beaucoup prié les dieux. Mais voilà que tu me reviens aussi beau et aussi fort qu'auparavant, que Nélos et Aziza soient tous deux bénis d'avoir exaucés mes prières !

 

   Remarquant enfin Eleonor, Manon demanda au jeune homme :

   - Et qui est donc cette jolie jeune femme qui t'accompagne ?

 

   Après avoir expliqué à sa mère toutes les aventures vécues par lui et la fille du gouverneur de Cinaxa, Manon prit les deux mains d'Eléonor dans les siennes et lui dit :

   - Vous serez ici chez vous et soyez assurée que nous veillerons à votre sécurité. Je ferai prévenir le général Eudes de votre arrivée à Ixos et il prendra soin de vous. Voilà déjà de nombreuses années qu'il a perdu son épouse et sa fille et je sais qu'il sera enchanté de pouvoir s'occuper d'une jeune femme de caractère telle que vous. Mais en attendant, je vais vous faire préparer un bain à tous les deux car vous ne reluisez pas de propreté. Un lit douillet vous tendra les bras par la suite car je vois que la route vous a épuisés.

 

   S'adressant à la fille de Gildric, Manon lui dit :

   - Venez avec moi mon enfant, je vais vous montrer votre chambre.

 

   Puis, se retournant vers son fils, elle ajouta :

   - Ah, j'allais oublier ! Nous avons reçu des nouvelles du gouverneur Théodorus de Sirgonia. Depuis que tu as sauvé sa famille des brigands de la forêt de Nooren, il ne tarit plus d'éloges à ton égard. Nous avons d'ailleurs reçu un pli nous annonçant sa visite d'ici quelques jours et il sera sans doute accompagné de sa fille Blanche. Si tel est le cas je suppose que tu seras très heureux de la revoir ?

   A ces mots, Eléonor et Bertrand se regardèrent de façon étrange, ce qui n'échappa pas aux yeux observateurs de Manon.

 

   Le lendemain matin, Bertrand, une fois sorti du lit, ouvrit son sac à dos et se saisit du précieux parchemin qu'il avait rapporté de la forêt de Phaéton et en parcourut à nouveau tous les signes et écritures auxquels il ne comprenait rien. Il savait qu'il devrait le remettre au plus tôt à Aethelwyn afin qu'il ne puisse tomber entre des mains belliqueuses. En effet, bien que ce fût Eudes qui avait demandé à Bertrand d'effectuer cette mission pour Aethelwyn, le général n'était pas au fait de ce en quoi consistait réellement cette mission. Il avait accepté d'aider le druide en lui permettant d'employer le fils de Manon parce qu'il voulait obtenir une alliance avec les Elfes de la forêt des Blanpeaux et il savait qu'Aethelwyn lui en serait reconnaissant. Si Eudes devait demander au fils de Manon des explications quant au but de son voyage en Phaéton au profit des Elfes, Bertrand savait ce qu'il devrait répondre, il y avait pensé depuis longtemps déjà.

   Un peu plus tard, Eléonor était présentée au général en chef de l'Alliance du nord. Quand celui-ci aperçut la jeune fille, il dit en souriant à Bertrand :

   - Hé bien capitaine, es-ce cette beauté qu'Aethelwyn t'a envoyé chercher en Phaéton ?

 

   Comprenant très vite que la question posée par Eudes allait le tirer d'embarras, le fils de Manon répondit :

   - Général, vous devez apprendre qu'Eléonor sauva un jour la vie du druide en lui permettant de s'enfuir de Cinaxa où il était retenu par son père. Ce dernier mène une politique que sa fille considère comme dangereuse et Eléonor tenait à s'éloigner de la mauvaise influence qu'avaient envers elle, les conseillers du palais. Elle se tourna dès lors vers Aethelwyn afin qu'il puisse l'aider à quitter l'île et celui-ci vous demanda alors la permission de m'employer pour effectuer cette mission.

 

   Manon, qui avait accompagné les deux jeunes gens pour se rendre chez le général, ajouta :

   - J'ai pensé que vous pourriez prendre soin de cette jeune personne le temps de son séjour ici car son seul but est de retourner un jour en Phaéton afin de permettre à son peuple de vivre une vie meilleure et lui rendre certains droits supprimés par son père.

 

   Regardant la jeune fille avec admiration, Eudes lui dit :

   - Je suis un vieux soldat et je vis seul depuis la mort de mon épouse et de ma pauvre fille. S'il ne vous est pas désagréable de demeurer auprès d'un vieux grincheux de mon espèce alors soyez la bienvenue dans mes appartements. La plupart du temps je ne suis pas chez moi car je partage beaucoup la vie de mes hommes et suis souvent occupé à l'extérieur. Vous pourrez donc vivre ici tout à votre convenance.

 

   Eleonor remercia le général pour sa bonté et se proposa même pour aider à travailler dans un poste quelconque au sein de l'Alliance pendant la durée de son séjour à Ixos. Ces paroles enchantèrent le vieux soldat ainsi que Bertrand qui lui-même n'avait plus rien à apprendre du courage ni du caractère bien trempé de la fille de Gildric.

   Avant de s'installer chez Eudes, Eleonor rentra chez Manon qui lui prépara quelques vêtements seyant plus à une jeune femme, la fille de Gildric ayant pour habitude de s'habiller ces derniers jours avec un pantalon serrant et une veste de cuir noir. Eléonor passa le reste de la journée en compagnie de Bertrand qui lui expliqua les différentes facettes de toute l'organisation de l'Alliance du Nord.

  Le soir même, la jeune fille demandait au général Eudes la permission que Bertrand puisse l'accompagner dès le lendemain dans la tribu des Sedes-odaï où elle tenait personnellement à remercier Aethelwyn pour sa bienveillance et son aide à la faire sortir de Cinaxa. Ceci n'était bien entendu qu'un prétexte car le fils de Manon voulait remettre au plus tôt le plan des bâtons de feu à Aethelwyn. Le général accepta cependant la requête d'Eléonor mais demanda à Bertrand de ne pas perdre son temps à l'étranger, sa présence au sein de l'alliance devenant de plus en plus une nécessité, les événements semblaient se bousculer un peu partout en Meruvia.

   Avant que son fils n'aille se coucher, Manon le fit appeler et lui dit :

   - Quel jeu joues-tu avec la fille du gouverneur de Cinaxa ? Tu la regardes d'une manière qui ne prête pas à confusion. En outre, c'est à ce moment-ci que tu choisis pour t'éloigner de la cité pour te rendre dans la forêt des Blanpeaux ? Tu sais très bien que Théodorus et Blanche vont bientôt arriver à Ixos afin de préparer ton prochain mariage !?

 

   Maladroitement, Bertrand voulu se défendre des propos de Manon mais celle-ci renchérit :

   - Ne me ments pas, ce sont des choses qu'une mère ne peut ne pas s'apercevoir. Je vais expliquer ton cas à Eudes et lui faire comprendre qu'il n'est pas le moment pour toi de quitter la cité et si tu ne veux plus de Blanche tu devras prendre tes responsabilités et le dire toi-même à son père !

 

   En bon fils, et comprenant que sa mère avait raison, Bertrand dut admettre qu'il allait devoir remettre son voyage en compagnie d'Eléonor à plus tard et se prépara à recevoir le fougueux gouverneur de Sirgonia.

 

   Le lendemain matin, un envoyé du duc de Roncenoir se présentait au palais du gouverneur Clodomir et demandait à voir le capitaine Bertrand.

   En effet, ignorant toujours que les enfants de la mère du jeune homme avaient quittés le Pays des Ombres pour être conduits à Khal-maresh, capitale de l'Orcie, l'usurpateur avait envoyé le sorcier Arethos à Ixos afin qu'il s'acquitte de son horrible mission.

   Bertrand reçu l'Elfe noir dans une des pièces de réception du palais et se trouva immédiatement mal à l'aise face au petit sorcier qui, de ses yeux de braise, le dévisageait avec insistance.

   Après quelques instants, Arethos prit la parole :

   - Vous êtes Bertrand je présume ? Le roi de Meruvia m'envoie ici pour... comment dire.. effectuer une mission délicate.

   - Je ne connais pas de roi à Ethyria, répondit Bertrand. Tout au plus y règne-t-il un usurpateur et un assassin qui bientôt sera chassé de la capitale de Meruvia et devra répondre de ses crimes. Mais quelle est donc cette mission que l'imposteur vous aurait confiée ?

 

   Un sourire cruel éclaira le visage du sorcier. Il répondit :

   - Je crains que vous ne saisissiez pas bien l'importance de certains faits. Je viens vous annoncer que vos frères et soeurs sont actuellement entre les mains de Norbert de Roncenoir. Celui-ci exige, et je dis bien EXIGE que votre demi-soeur Roswyn, qui, nous ne sommes pas sans l'ignorer n'est autre que la princesse Edwyna, se livre à mon maître en échange de quoi les enfants de votre mère vous seront remis saints et saufs. Un refus de sa part occasionnerait un malheureux accident à l'un de ces enfants dont la tête vous serait envoyée pour que vous compreniez bien que le nouveau roi ne plaisante pas !

 

   Tout retourné par les cruelles paroles d'Arethos, Bertrand dû faire un effort considérable afin de ne pas s'écrouler sur le sol. Ainsi, ses frères et soeurs étaient bien entre les mains du duc et celui-ci ne reculerait devant aucune monstruosité, aucune horreur afin de vouloir supprimer l'héritière légitime du trône, et tout cela, en menaçant de tuer d'innocents jeunes gens ! Heureusement, pour l'instant, Roswyn était absente d'Ixos et ne pouvait donc pas elle-même répondre directement au Sombrepeau. Un moment, mû par la profonde colère qui s'était emparée de lui, le fils de Manon faillit se saisir de son épée afin d'occire la misérable vermine se tenant devant lui mais, reprenant très vite ses esprits, répondit :

   - Ma soeur est en voyage dans l'Ouest, dit-il. Vous comprendrez dès lors que je ne puis vous donner de réponse à sa place mais je puis vous assurer qu'elle prendra ses responsabilités dès son retour à Ixos, je connais bien ma soeur et je sais qu'elle acceptera l'infâme demande du duc afin de sauver les enfants !

 

   Après avoir réfléchi quelques instants, le sorcier dit :

   - Et bien je pense que cela satisfera le roi. Je lui rapporterai notre conversation et je crois qu'il s'en contentera pour l'instant. Je vous préviens cependant, n'abusez pas de sa patience, il est réellement prêt à faire exécuter un des jeunes gens. Une dernière chose encore, si la princesse met trop de temps à se livrer, une tête tombera et il faudra que vous livriez vous-même votre sœur si elle s'obstinait à résister aux ordres du roi.

 

   Arethos s'apprêtait à quitter le fils de Manon lorsque celui-ci le retint un instant pour lui dire :

   - Quant à toi sorcier, et quoi qu'il en advienne, ne paraîs jamais plus devant moi car s'il en était ainsi, ce jour là serait ton dernier !

 

   Resté seul, Bertrand se mit à pleurer et à maudire le maître d'Ethyria. Fallait-il en parler à Manon ? Non, bien sûr, la pauvre en deviendrait folle et ne s'en remettrait pas. Tout était entre les mains de Roswyn maintenant, mais la soeur de Bertrand était loin d'Ixos en ce moment et le jeune homme pensait :

   - Roswyn... Ma pauvre Roswyn, si tu savais... Où es-tu maintenant ? As-tu déjà atteint le Pays des Gobelins et es-tu encore en vie seulement ?!

 

*   *   *

 

   A Sirgonia, Aetius et dame Irène, accompagnés de Rupert, entraient dans la salle de réunion du palais où, impatiemment, le gouverneur les attendait. Après avoir pris quelques nouvelles du capitaine et de la situation actuelle dans les Collines de Rochegrise, Théodorus désigna des sièges et dit :

   - Prenez place mes amis, la nouvelle que j'ai à vous annoncer est un véritable coup de tonnerre.

 

   Tout étonnés, les trois invités s'assirent autour d'une petite table. Le gouverneur commença :

   - J'ai reçu un message tout-à-fait ahurissant. Il provient d'Ethyria et est signé de la main du général Valère, le commandant en chef des armées de Norbert de Roncenoir. Ce dernier, conscient que le duc représente le mal personnifié, se propose de nous rejoindre et d'amener avec lui cinq cents de ses soldats qui lui sont le plus fidèle. Je l'attends d'ailleurs ici à Sirgonia d'un jour à l'autre où il viendra lui-même expliquer sa décision. J'aimerais avoir votre avis sur cette nouvelle !

   Bouche bée, les interlocuteurs de Théodorus restèrent un instant sans répondre. Finalement, Aetius répondit :

   - Mais... Il semble avoir une bonne connaissance de nos intentions vis-à-vis d'Ethyria et c'est cela qui m'inquiète !

 

   Le conseiller Rupert prit la parole à son tour :

   - Cela ne vous semble-t-il pas dangereux mon cousin, que nos actions supposées rester secrètes soient connues par le général Valère ? S'il a pu recueillir de telles informations, Norbert de Roncenoir le pourrait également ?!

 

   Et dame Irène d'ajouter :

   - Dites-moi mon neveu, savez-vous s'il a envoyé un message identique à nos alliés d'Ixos ? Sont-ils eux-mêmes au courant du désir de Valère de vouloir rejoindre l'Alliance ?

 

  - Je l'ignore, répondit le gouverneur, nous en saurons plus lors de sa visite en nos murs. Pour l'instant nous ne pouvons avancer que des suppositions sur les réelles intentions du général. En attendant son arrivée à Sirgonia, je vous demanderai à chacun d'entre vous de ne rien dévoiler de cette information, cela doit rester secret pour l'instant, même en ce qui concerne Ixos.

  - Hé bien, répondit Aetius, si les proches du duc commencent à le lâcher, cela ne pourra être que des atouts supplémentaires pour nous !

 

   Un peu plus tard, les conseillers prenaient congé du gouverneur. Aetius s'apprêtait à faire de même lorsque Théodorus le retint par le bras.

   - Reste, Aetius. J'ai à te parler.

 

   Après quelques instants, le gouverneur s'exprima :

   - Il y a une chose que tu dois savoir, une chose que m'a apprise la missive du général Valère et que je n'ai encore révélée à personne.  Roswyn... Roswyn, la soeur du capitaine Bertrand..

   - Et bien, qu'y a-t-il ?

   - Roswyn, fille adoptée par les paysans Jeanjean et Manon lors de la prise d'Ethyria par le duc de Roncenoir, Roswyn n'est autre que la princesse Edwyna en personne... Edwyna, l'héritière légitime du trône de la capitale de Meruvia !

 

   Tout éberlué par cette révélation, le capitaine ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son n'en sortit. Incapable de proférer un seul mot, il pensait :

   - C'est impossible... l'enfant a été exécuté en même temps que ses parents... Mais si Manon est sa mère adoptive, il est possible que... Et si c'était vrai ? Me voilà amoureux de la reine légitime de Meruvia !

 

   Puis se rappelant leur précédente étreinte, il frémit à nouveau :

   - Par Aziza... Que nous est-il arrivés ? Comment tout cela va-t-il finir ?

 

 

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