39. Vers  Oznak-dûl

 

   A Rochegrise, Elwyn, qui n'avait pas voulu déranger Roswyn et la laissait se reposer de sa soirée passée à la réception qu'avait organisée le gouverneur le jour précédent, se dirigeait vers la salle d'audience du palais et demandait à voir le maître de la cité. Le fils d'Ellawen fut reçu amicalement par le gouverneur qui lui tint ces propos :

   - Nous ne vous avons pas aperçu hier soir lors de notre petite réception. Votre amie, damoiselle Roswyn nous a fait savoir que vous étiez souffrant, j'espère que vous allez mieux ce matin ?

   Remerciant Renaud de sa sollicitude, Elwyn répondit :

   - Je vous suis gré de votre inquiétude au sujet de ma santé et je vous rassure sur ce point, je vais beaucoup mieux aujourd'hui. Il est cependant un fait important dont on m'a rapporté qui se serait passé cette nuit et j'aimerais en savoir un peu plus sur le sujet.

   - Je vous en prie, si je puis vous aider, je le ferai volontiers.

   - J'ai appris qu'un Elfe aurait attenté à la vie du capitaine Aetius de Sirgonia hier soir et que l'agresseur aurait été très gravement blessé. Comme il s'agit d'un être de ma race, je me demandais s'il me serait autorisé de le voir ?

   - Effectivement, répondit Renaud. Cet Elfe a été atteint près du coeur par le poignard de... votre amie qui se trouvait à ce moment en compagnie du capitaine et...

   - Roswyn ?! Mais n'était-elle pas à votre réception la nuit précédente ?

   - Si, bien entendu, répondit le gouverneur. Mais il faisait tellement étouffant hier soir que votre amie et le capitaine ont préféré rechercher un peu de fraîcheur à l'extérieur plutôt que participer aux diverses danses qui ont agrémenté la réception à la fin du repas. C'est lors de leur promenade en ville que l'attentat s'est produit. Vous êtes bien entendu autorisé à voir cet Elfe, il est actuellement entre les mains de mes meilleurs médecins à la demande expresse de votre amie mais je dois vous dire dès à présent qu'il lui est impossible de parler, son état étant des plus critiques.

   Tout retourné par les explications du gouverneur, Elwyn se posait des tas de questions. N'était-ce pas plutôt à la vie de son amie que cet Elfe voulait attenter ? En effet, ce ne serait pas la première fois qu'un Elfe des Bois essayerait de faire disparaître la fille de Manon... Il se rappela l'attaque qu'ils avaient subie, Roswyn et lui lors de leur retour d'Ismen-nethor. D'autre part, que faisait la jeune femme au dehors en compagnie de ce capitaine de Sirgonia et pourquoi avait-elle demandé que l'on tentât de sauver la vie de l'agresseur ?  

   Elwyn suivit le gouverneur jusqu'à l'endroit où était soigné l'agresseur de son amie. A l'entrée de la pièce, Renaud héla un des médecins et demanda des nouvelles du blessé. Secouant négativement la tête, le guérisseur répondit :

   - Rien de neuf Excellence, il se trouve toujours dans un profond coma et personne ne peut garantir qu'il puisse s'en sortir, il a perdu beaucoup de sang. 

   Renaud fit alors signe au fils d'Ellawen de s'avancer vers la couche où était allongé l'Elfe. Après s'être attardé quelque temps à dévisager l'individu, la figure d'Elwyn changea subitement d'expression, devenant blême. Il s'écria :

   - Mais... Je ne me trompe pas... C'est Wyglen ?!

   - Connaîtriez-vous cet individu, demanda le gouverneur ?

   - Oui... Il s'agit de Wyglen, le fils de Themwyel et d'Illieen, de la tribu elfe des Tes-elwens. Cette tribu a maintes fois essayé d'obtenir la suprématie sur celles des Maleel-aels et des Sedes-odaï, dont je fais partie... Si Wyglen était ici à Rochegrise, c'était plutôt dans l'intention de tuer Roswyn que de vouloir d'attenter à la vie du capitaine Aetius.

   - Je ne comprends pas, répondit Renaud. Dans quel but cet Elfe voulait-il ôter la vie de votre amie ?

   Ne voulant pas donner d'explication qui aurait pu amener à un rapprochement de Roswyn avec la princesse Edwyna, le fils d'Ellawen répondit :

   - Mon amie nous a beaucoup aidés à faire avorter quelques tentatives expansionnistes des Tes-elwens et je suppose que c'est pour cela que cette tribu cherche à se venger d'elle !

   - Et bien, si ce Wyglen n'a pas craint de se rendre ici malgré le nombre de troupes alliées stationnées à Rochegrise actuellement, je pense que vous devriez redoubler d'attention quant à la sécurité de Roswyn. En tout cas, jusqu'au moment de votre départ je vais vous faire protéger par quelques hommes de ma garde personnelle.

   - Je vous remercie, Répondit Elwyn. Je pense néanmoins que nous allons très vite nous rendre dans le pays des Gobelins. Nous n'avons, jusqu'à présent, que trop tardé à remettre notre quête à plus tard. Je vais aller retrouver Roswyn de ce pas et préparer immédiatement notre voyage.

   Aussitôt rentré dans l'appartement, Elwyn vit que la soeur de Bertrand était déjà levée et occupée à peigner sa longue chevelure blonde. Le fils d'Ellawen dit :

   - A voir ta tête, je dirais que tu as bu plus que de raison hier et que tu as dû rentrer très tard. En tout cas, je ne t'ai pas entendue.

   - Tu as raison, répondit la jeune femme. J'ai bien profité de la fête organisée par le gouverneur mais je t'avais dit qu'il ne tenait qu'à toi de m'accompagner. A propos, comment te sens-tu ce matin, j'ai plutôt l'impression que tu n'avais pas envie de te joindre à tous ces Meruviens ?!

   - Et bien ma fois, puisque tu me connais si bien je ne te dirai pas le contraire mais je voudrais que tu m'expliques comment tu as échappé à cet attentat auquel tu as dû faire face hier ? Tu étais en compagnie de ce capitaine de Sirgonia si j'ai bien compris ?

   - Je vois que tu t'es déjà renseigné ce matin pendant que je dormais encore. Et bien oui, malgré les deux ou trois dernières coupes de vin que je n'aurais pas dû me laisser resservir, cela na m'a pas empêché de planter mon poignard dans la poitrine de celui qui voulait m'ôter la vie. Tu sais sans doute maintenant qu'il s'agit de wyglen de la tribu des Tes-elwens, et quant à ma présence auprès d'Aetius dans le camp des Sirgoniens, c'était pour m'assurer de la capacité de nos alliés à défendre les Collines de Rochegrise de toute incursion gobeline.

   - Le gouverneur m'a emmené voir Wyglen ce matin, répondit Elwyn. Il est entre la vie et la mort et les médecins du palais ne peuvent pas se prononcer sur sa survie éventuelle. C'est dommage, j'aurais voulu le questionner moi-même et connaître enfin le fin mot sur cet acharnement que les Tes-elwens ont à vouloir ta mort à tout prix ?!

   - Je suis fatiguée d'être la cible d'une des tribus elfes, répondit la fille de Manon. Je te jure qu'une fois que tous les artefacts de la déesse Ellen auront été rendus à sa statue au temple d'Ismen-nethor et que toute cette histoire de prophétie sera terminée, je ferai payer très cher à tous mes ennemis le mal qu'ils m'auront occasionné, sans oublier Norbert de Roncenoir qui devra répondre de l'assassinat de mes parents et de mes frères et soeurs. Oui, par Aziza, je jure que je me délecterai le jour où je les enverrai tous à l'échafaud !

   Ces paroles, exprimées avec toute la rage et la volonté de la jeune femme, firent frémir Elwyn qui n'avait jamais vu son amie réagir d'une façon aussi brutale.

  

*   *   *

 

   A une journée de marche au sud de Rochegrise, on rejoint la route qui relie la forêt de Nooren à la frontière du pays gobelin. Dès cet instant, le voyageur peut s'apercevoir que le chemin, toujours bien entretenu dans la direction de l'Est, ne permet plus qu'un déplacement difficile dès que l'on se dirige vers l'Ouest. Les caravanes empruntant de moins en moins la direction de la frontière gobeline, le gouvernement d'Ethyria laisse à l'ivraie et aux herbes folles, le loisir de retapisser le sol.

   C'est par un début d'après-midi très chaud que quatre cavaliers s'arrêtèrent à cet endroit. Après avoir mis pied-à-terre le dernier, un des deux soldats du petit groupe s'adressa a deux jeunes gens, une jeune femme humaine et un Elfe, à qui il servait d'escorte.

   - Voilà, dit-il, c'est ici que le gouverneur m'a demandé de vous laisser. Nous allons vous remettre vos provisions pour votre voyage puis nous ramènerons les chevaux à Rochegrise. Cette partie occidentale des Collines n'est plus très sûre maintenant, les Gobelins faisant ponctuellement des incursions dans cette région du Sud-ouest. Restez vigilants et soyez toujours sur vos gardes, cette racaille verdâtre ne fait que peu de cas de la vie des humains.

   La jeune femme, à qui s'adressaient ces paroles, répondit sur un ton empreint de gratitude :

   - Merci sergent. A votre retour à Rochegrise, remerciez encore le gouverneur Renaud pour toute l'aide qu'il nous a apportée et rassurez-le quant à la vigilance dont nous ferons preuve à parcourir ces régions.

   Quelques instants plus tard, les deux jeunes gens, sac au dos et munis de leurs armes, faisaient route vers l'Ouest, montant et dévalant les nombreuses collines, parsemées d'arbustes souvent desséchés, qui avaient données leurs noms à cette région du royaume.

   Après une heure de marche environ, l'Elfe s'adressa à son amie en ces termes :

   - Nous devrions chercher un endroit ombragé pour nous reposer le jour et voyager de nuit. Les maraudeurs gobelins qui s'introduisent dans cette partie des Collines déambulent souvent en petit groupe d'une dizaine d'individus et j'aimerais autant les éviter le plus longtemps possible. 

   Tout heureuse de cet arrêt inopiné, la jeune femme répondit :

   - Je suis d'accord avec ton idée Elwyn, j'allais d'ailleurs moi-même te le proposer. Je sais qu'il existe tout un tas de grottes dans la région, grottes qui autrefois étaient occupées par les tribus gobelines avant que Meruvia ne les rejette de l'autre côté des Collines.

   - Effectivement, et nous allons rechercher l'une de celles-ci où nous serons à l'abri de la chaleur jusqu'à l'entrée du soir !

   Un peu plus tard, les deux jeunes gens entraient dans une grotte située au pied de l'une de ces hautes collines qui parsemaient le Sud-ouest de cette région de Rochegrise. Pour arriver à cet endroit, ils avaient dû quitter le sentier principal conduisant à Oznak-dûl en pays gobelin et se diriger plein sud où de hautes collines s'élevaient en cachant l'horizon. La grotte, pas très grande, offrait néanmoins un endroit suffisant pour que Roswyn et Elwyn puissent s'y sentir en sécurité.

   La fraîcheur régnant dans la place fit un bien énorme aux deux jeunes gens et, après être restés assis un moment afin de récupérer de la fatigue principalement causée par la chaleur écrasante de l'extérieur, ils déballèrent quelques affaires et avalèrent un repas frugal composé principalement de viande légèrement salée et arrosé d'une eau encore un peu trop tiède sortie depuis peu de leurs sacs.

   Une fois rassasiés, les deux amis entamèrent une conversation sur les événements des jours précédents et sur la manière par laquelle ils allaient aborder leur seconde quête.

   Ce fut Elwyn qui rompit le silence en premier.

   - J'ai l'impression que cet Aetius de Sirgonia aime à se retrouver en ta compagnie et qu'il ne t'est pas indifférent, me tromperai-je ?

   Sans l'ombre d'un sourire, ni sans fuir le regard de son ami, Roswyn lui répondit :

   - Il est amoureux de moi et depuis longtemps déjà. Il me plaît de constater que nombre de gentilhommes me font la court et en tout cas lui, ignore que je suis la princesse Edwyna. Il n'a donc pas la volonté à prétendre au trône d'Ethyria !

   - Es-ce pour me rappeler que je sais qui tu es que tu me dis cela ? Crois-tu que j'ignore que jamais un Elfe ne montera sur le trône de Meruvia ? Nous avons vécu de grandes choses ensemble et nous sommes amis depuis longtemps. Il y a peu encore, nous étions même bien plus que des amis et même si notre complicité semble avoir changé depuis quelque temps, tu sais qu'au moins ton amitié m'est précieuse et je voudrais que cela ne change pas.

   - Et cela ne changera pas, répondit Roswyn. J'ai cependant trop de préoccupations en tête pour l'instant pour penser à autre chose et pardonne-moi si tu te sens délaissé mais c'est ainsi et j'aimerais que l'on parle de notre mission !

   Sans répondre, Elwyn regarda son amie. Un sentiment d'échec parcourait les pensées de l'Elfe et parmi celles-ci, l'une lui revenait constamment. Au fond de lui-même Il se dit :

   - Oui, tu as trop de préoccupations... Mais la première d'entre-elles s'appelle Aetius !

   Elwyn comprit alors qu'entre Roswyn et lui, quelque chose venait de se briser. Rien sans doute ne serait jamais plus comme avant.

   Comprenant qu'il était inutile de continuer à parler de leur relation, le fils d'Ellawen changea subitement de conversation.

   - J'espère que cet idiot de Wyglen restera en vie. Je voudrais apprendre de sa bouche ce qui se passe exactement entre la tribu des Tes-elwens et les autres tribus blanpeaux !

   - Je ne voudrais pas qu'une guerre se déclare entre les Elfes à cause de moi, répondit Roswyn. Mais en y regardant de près on peu s'apercevoir que cette guerre a déjà commencé!  

   - Si cette histoire de prophétie des bijoux d'Ellen était terminée, nous échapperions sans doute à un affrontement vu que les anciens parchemins annoncent la réunion de nos peuples en une seule nation elfique ?!

   - Il nous reste deux quêtes à réaliser et non des moindres, répondit la jeune femme. Et pour l'instant nous devons nous concentrer sur ce qui nous attend à Oznak-dûl et en particulier, retrouver le frère du roi Ishtouk, le dénommé Eshaalk, dont le nom nous a été rapporté par la marchande Nadia de Rochegrise lors de notre passage dans son échoppe.

   - Oznak-dûl... Oznak-dûl, répéta le fils d'Ellawen. Comment ferons-nous pour entrer dans la cité sans nous faire repérer ? Je n'ai pas une tête de Gobelin moi, ni toi non plus d'ailleurs… 

   Un sourire apparut pour la première fois sur les lèvres de Roswyn. Elle répondit en se moquant :

   - C'est vrai, tu ne pourras pas dire que tu n'es pas un Elfe, tes oreilles et ta peau blanche te trahiraient et aucun Gobelin ne te croirait ! 

   - Ne te moques pas s'il te plaît Roswyn, cela ne répond pas à mon interrogation. Je cherche un moyen de résoudre ce problème et je ne vois pas comment éviter de nous jeter tête baissée au sein de cette meute ?!

   La réponse de la fille de Manon laissa Elwyn complètement pantois.

   - Je crois avoir une idée, répondit la jeune femme. Par la grâce d'Aziza et d'Ellen, nous pouvons réussir. Avant d'entrer dans la cité nous cacherons nos armes et nos sacs quelque part et nous nous présenterons chez les Gobelins en tant que marchands en provenance d'Ethyria et ayant été dépouillés de leurs biens par une bande de brigands. Nous demanderons à voir le roi Ishtouk afin de lui donner quelques renseignements fictifs sur les intentions de Norbert de Roncenoir quant à sa politique d'expansion vers le pays Gobelin.

   - Tu es complètement folle, répondit Elwyn. Nous dépouiller de nos armes pour faire face aux Gobelins ?! Autant nous suicider tous deux maintenant, la mort n'en sera sans doute que plus douce !

   - Mais nous ne pourrons de toute façon pas entrer dans Oznak-dûl sans attirer immédiatement l'attention des Gobelins. Si nous ne portons pas d'armes nous ferons comprendre à ces peaux-vertes que nos intentions sont pacifiques... Maintenant, si tu as une meilleure idée, dis-le maintenant car ce n'est pas lorsque nous serons arrivés aux portes de la cité que nous aurons l'occasion de prendre une décision !

   Avec un geste de résignation, Elwyn répondit :

   - Je dois malheureusement reconnaître que tu as raison. Ma plus grande crainte est qu'ils ne veuillent rien écouter et qu'ils nous fassent immédiatement trancher la tête ou pire, nous torturer et nous faire subir les plus horribles souffrances !!

   - Je te comprends Elwyn, mais c'est un risque que nous devons courir. Maintenant, si tu as peur pour ta vie, libre à toi de t'en retourner vers la forêt des Blanpeaux et me laisser seule, continuer mon chemin !

   - Ce que tu viens de dire là est une offense à mon honneur et à notre amitié ! Je pensais que, depuis le temps que nous cheminons ensemble dans nos quêtes, tu avais totalement confiance en mon dévouement envers toi... Ne t'ai-je donc pas aidée à plusieurs reprises et ce, dans les pires situations ?! 

   - Pardonne-moi Elwyn, je n'aurais pas dû parler ainsi. Je sais que je n'aurais jamais pu avoir un autre ami tel que toi et je regrette sincèrement de t'avoir offensé.

   - Restons-en là si tu veux bien, répondit l'Elfe. Le soir va bientôt tomber et il est temps pour nous de reprendre notre marche vers le pays des Gobelins.

   Après avoir ramassé leurs armes et leurs sacs, les deux compagnons s'apprêtaient à sortir de la grotte lorsque, au-devant de celle-ci, un énorme plantigrade se dressa devant eux, grondant et menaçant. 

   - Ton arc... Vite, cria Elwyn. Je vais l'attirer vers moi !

   Et par un étonnant roulé-boulé, le fils d'Ellawen se retrouva au-dehors de la grotte, juste derrière l'ours qui se retourna furieusement. Reculant de quelques pas, l'Elfe se saisit d'un gros caillou qu'il lança avec force sur la gueule de l'animal. L'ours poussa un hurlement de rage et s'apprêtait à abattre ses terribles griffes sur la poitrine d'Elwyn qui venait de trébucher sur une ronce lorsque trois flèches rapidement tirées par Roswyn se fichèrent dans le dos du plantigrade. L'animal se retourna pour attaquer son nouvel agresseur lorsque deux nouvelles flèches envoyées par la fille de Manon l'atteignirent en pleine poitrine. Aussitôt relevé, Elwyn, ayant sorti les deux poignard passés à sa ceinture, les lança avec force vers le cou du plantigrade où ils vinrent se ficher jusqu'à la garde. L'animal battit l'air de ses pattes de devant puis s'abattit lourdement sur le sol qu'il laboura encore un court instant de ses griffes acérées avant de se raidir en poussant un dernier grognement.

   Encore tout effrayés de l'attaque qu'ils venaient de subir, les deux compagnons se regardèrent un moment sans parler puis, tombèrent dans les bras l'un de l'autre en se réconfortant mutuellement.

   Quelques instants plus tard, ils reprenaient leur route vers la frontière du pays gobelin.

 

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