07/05/2023 : Malheureusement, suite à un manque de financement et à des échéances prochaines impliquant de refaire TOUT le site en l'adaptant à une nouvelle plateforme pour pallier les risques croissants de sécurité, il est pour l'instant prévu que le site ferme prochainement ses portes...
 
13/06/2023 : Finalement, le site a été refinancé pour une nouvelle année complète. En l'état, il est fonctionnel mais notre hébergeur ne nous permet pas une mise à jour vers Joomla 4 ou php 8 (il a été racheté et n'est plus que l'ombre de lui-même...). Cela nous laisse cependant un peu de temps pour trouver une solution.

 

 
 

 

   Un soir, un cavalier entrait au triple galop par la porte Sud dans la cité de Sirgonia, laissant les gardes complètement médusés. Quelques-uns d'entre-eux essayèrent bien de rejoindre le voyageur mais celui-ci avait déjà disparu dans l'obscurité de la nuit.

   Un instant plus tard, l'homme, qui semblait bien connaître la ville, ralentit sa monture et se dirigea au trot vers une habitation d'apparence cossue. Entrant par le grand jardin attenant à la demeure, il descendit de cheval et, se dirigeant vers une écurie, attacha sa monture à un des poteaux. Epiant ensuite les environs afin d'être certain que personne ne l'avait suivi, l'homme se dirigea vers la porte de derrière l'habitation et frappa plusieurs fois à l'aide du battant. Bientôt, ne voyant rien venir, il frappa à nouveau en doublant ses coups. A l'intérieur, une voix quelque peu irritée se fit entendre :

   - Voilà...voilà... Un peu de patience, tout-de-même !

   La porte s'entre-bailla et un serviteur, chandelle à la main, demanda :

   - Qui êtes-vous et que voulez-vous à cette heure ?

   Le personnage, qui semblait pressé, répondit :

   - Laisse-moi entrer, par Nélos ! Dis à ton maître que le capitaine Bertrand d'Ixos, désire lui parler de toute urgence !

   - Pardonnez-moi capitaine... Bien entendu, je préviens immédiatement le capitaine Aetius de votre visite... Mais, donnez-vous la peine d'entrer, je vous prie.

   Un moment plus tard, Aetius faisait asseoir le jeune homme dans un confortable fauteuil de son salon. Après s'être fait servir à chacun un excellent vin de Naryth, tout en souriant, le capitaine dévisagea longuement son visiteur puis finalement, il dit :

   - Je suppose que tu ne seras étonné si je t'avoue que je m'attendais à ta visite d'un jour à l'autre ?

   - Non, bien sûr, répondit Bertrand. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps... As-tu des nouvelles de Blanche, comment se porte-t-elle ? Es-tu au courant qu'elle m'a fait parvenir un message par l'intermédiaire du soldat Albéric ?

   - Oh oh, doucement, dit alors Aetius, chaque chose en son temps... Je sais que tu es plus qu'impatient d'avoir des nouvelles de la fille du gouverneur mais je dois t'entretenir de certains faits qui se sont produits depuis que Blanche a été enfermée au temple d'Aziza.

   - Je t'écoute, et je t'en prie, n'omets aucun détail !

   - Voilà, reprit le capitaine, pour commencer j'ai été obligé de placer un groupe d'archers tout autour du temple. Je vais bientôt être nommé général de l'armée de Sirgonia mais le gouverneur attend de moi une loyauté indéfectible. Je sais que tu es ici pour enlever la jeune fille mais je crains que cela ne soit pas possible en forçant l'une ou l'autre porte du temple.

   - Mais tu n'as qu'à demander à tes archers, sinon à une partie d'entre-eux, de fermer les yeux afin que je puisse m'introduire dans le temple par une porte quelconque ! Tu peux le faire, oui ?!

   Aetius semblait embêté. Il répondit :

   - Je pourrais, oui, mais c'est absolument inutile, Blanche n'est pas au temple actuellement.

   - Comment cela, pas au temple ?!

   - Ignorais-tu donc que le duc de Roncenoir a l'intention de se marier et qu'il a invité la noblesse et les hauts dignitaires du royaume à lui présenter leurs filles ? Il devrait choisir parmi l'une-d'elles !

   - Ne me dis quand-même pas qu'il est passé par la tête du gouverneur Théodorus de se rendre chez notre pire ennemi avec Blanche !? C'est insensé ! 

   Avec un geste vague, Aetius répondit à Bertrand :

   - Mais il n'est pas le seul...Clodomir d'Ixos est également parti à Ethyria avec ses ses filles. Tu peux donc t'apercevoir que même les ennemis du duc ne seraient pas contre l'idée que leur fille puisse devenir reine... Mais d'où sors-tu donc ma parole, pour ignorer toutes ces nouvelles ?

   - Je... Et bien, je rentre à l'instant de la tribu des Sedes-odaï où j'ai dû rencontrer ma soeur qui avait quelques problèmes. Je ne suis même pas passé par Ixos ! 

   - Roswyn ?!  Que lui arrive-t-il, elle va bien au moins ?

   - Oui, oui... Juste un peu fatiguée, ne t'inquiètes pas. La dernière fois que je l'ai vue, elle s'apprêtait à partir pour le temple d'Ismen-nethor dans la Forêt des Blanpeaux.

   Les deux jeunes gens se regardèrent un moment en parlant tous les deux en même temps, chacun d'entre-eux voulant connaître toutes les nouvelles concernant l'élue de son coeur. Un instant plus tard, Bertrand demandait :

   - Mais si Blanche est à l'extérieur de la ville, il serait aisé de l'enlever à son père lors de son retour et avant qu'elle ne rejoigne le temple à nouveau, tu pourrais m'y aider sans te compromettre, non ?!

   Aetius réfléchissait. Avec un petit sourire moqueur, il répondit :

   - Et si le duc la choisissait pour épouse, que ferais-tu ?

   - Tu es fou sans doute, répondit Bertrand presque en criant. Si cela était, je te jure que je tuerais Theodorus et ensuite le duc ! 

   - Tu n'en es pas encore réduit à cette extrémité. Tu m'as demandé mon aide pour enlever la fille du gouverneur mais sache que je ne m'impliquerai pas moi-même. Tu devras choisir tes hommes et je ne veux pas que ce soient des gens de Sirgonia, il ne faut pas que l'on remonte jusqu'à moi. Tout-au-plus je fermerai les yeux sur tes agissements mais tu dois néanmoins savoir que je ne te permettrai tout ceci qu'à une seule condition !

   - Laquelle, demanda Bertrand tout intrigué ?!

   - Tu sais que j'aime ta soeur Roswyn depuis sa première visite à Sirgonia. Malheureusement l'Elfe Elwyn est un obstacle à cet amour car Roswyn elle-même m'avait avoué que son coeur était déjà pris quand je lui ai dévoilé ma flamme. Je ne te demande qu'une chose, débarrasse-moi de cet Elfe et Blanche sera à toi sans que personne ne soit inquiété !

   Bertrand, à qui ces paroles faisaient peur, répondit :

   - Tu me demandes beaucoup ! Tant que ma soeur ne parlait pas de mariage avec Elwyn, leur relation ne dérangeait ni mes proches ni moi-même mais maintenant que tu veux que Roswyn vienne à toi, tu me demandes de tuer l'Elfe, si je comprends bien ?!


   Le fils de Manon saisit sa coupe de vin et la vida d'un trait avant de continuer :

   - Tu me fais du chantage Aétius, tu t'en rends compte ?

   Le capitaine avala une petite gorgée de vin et répondit :

   - Dis plutôt que nous serons gagnants tous les deux. Maintenant, rien ne t'oblige à tuer l'Elfe toi-même, tu peux trouver un homme de main pour qu'il s'en charge !

   La mort dans l'âme, le fils de Manon accepta la proposition d'Aetius. Comment Roswyn allait-elle prendre la mort de son ami ? Elle serait dévastée par la nouvelle, sans aucun doute, et si jamais elle apprenait un jour que son frère en était le responsable, il était certain qu'elle ne lui pardonnerait jamais. Aetius lui mettait le couteau sur la gorge et il ne voyait pas comment se dépêtrer de cette situation.

   Un peu plus tard, le capitaine annonça à Bertrand que le retour de Blanche et de ses parents devait se faire d'ici deux à trois jours. Cela laissait juste le temps au frère de Roswyn d'envoyer un message à Ixos en demandant qu'Albéric vienne immédiatement le rejoindre à Sirgonia accompagné de deux hommes de confiance. Bertrand n'avait pas désiré la présence d'Enoch car celui-ci, déjà trop bien connu dans la grande cité de l'Est, aurait pu faire attirer l'attention sur les intentions du jeune homme.

 

 *   *   *

 

   Le fils de Manon passa deux jours en compagnie d'Aetius, jours qui lui semblèrent une éternité. L'après-midi de la seconde journée, Albéric arrivait accompagné de deux soldats, comme Bertrand lui avait demandé.

   Le frère de Roswyn laissa quelques heures à ses hommes pour se reposer. Ils partirent à la tombée de la nuit, dans la direction d'Ethyria où ils comptaient bien se mettre à couvert avant le pont qui traverse le fleuve Méruvil à l'embranchement des routes conduisant à Ethyria et à Nélyth. L'endroit, connu de tous les voyageurs, faisait souvent office de lieu de repos pour tous ceux qui se rendaient de Sirgonia à Ethyria et inversement. Le jeune homme n'avait encore aucun plan sur la façon dont il allait enlever Blanche. Sans aucun doute, la suite du gouverneur Theodorus allait passer une nuit à la belle étoile avant de rejoindre Ethyria, le chemin ne pouvant pas être fait en moins de deux jours. En tout cas, Bertrand ne pouvait plus reculer, il allait délivrer sa bien-aimée d'une séquestration injuste au sein du temple d'Aziza à Sirgonia. La suite lui était inconnue, le général Eudes le chasserait sans doute de l'armée et il serait condamné à se cacher là où il le pourrait, entraînant Blanche dans un genre de vie que la jeune fille ne supporterait peut-être pas.

   Se secouant afin de chasser ses idées noires, Bertrand se concentra sur la route que lui et ses hommes suivaient. Au petit jour, ils arrivaient à l'endroit qu'ils s'étaient fixés et, n'apercevant toujours rien à l'horizon, ils se retirèrent à l'intérieur de la forêt et établirent un petit camp sur place. De cet endroit, ils ne pouvaient être vus depuis le chemin mais eux-même avaient vue sur tout ce qui se mouvait en provenance de la capitale.

   Dans l'après-midi, Albéric et les deux soldats qui étaient partis reconnaître les lieux dans les environs accoururent vers Bertrand en lui annonçant :

   - Ne faisons plus aucun bruit, nous venons de repérer un petit groupe d'une dizaine de bandits qui s'approchent par l'Est. Ils seront dans ce coin d'ici dix minutes.

   - Bien, répondit le frère de Roswyn, nous changeons d'endroit immédiatement. Ramassez vos affaires, nous allons nous déplacer sur cette petite colline où nous serons complètement à l'abri et d'où nous pourrons malgré tout observer les environs !


   Bientôt les quatre hommes se trouvaient en sécurité parmi les buissons qui cachaient l'endroit de toute vue extérieure lorsque la bande de détrousseurs arrivait par la droite et s'installait une cinquantaine de mètres plus loin, à l'endroit même que Bertrand venait de quitter.

   Pendant une heure, les bandits, assis sur des rondins de bois discutaient en riant sur des sujets que le fils de Manon ne pouvait pas entendre. Quelques-uns des voyous qui s'étaient avancés en reconnaissance sur le chemin venant d'Ethyria, accoururent vers leurs compagnons et se mirent à parler à voix basse en désignant le chemin du doigt. Intrigué, Bertrand sortit de sa cachette et se glissa une dizaine de mètres plus loin vers la gauche pour essayer de voir ce qui avait ainsi alerté les brigands.

   Bientôt, et avec effroi, le fils de Manon vit trois cavaliers qui précédaient la voiture bâchée, tirée par quatre chevaux, du gouverneur Theodorus. Derrière celle-ci, trois autres cavaliers fermaient la marche. Très vite, voyant les bandits se rassembler en silence et prendre leurs armes en main, il comprit que l'intention de ces derniers était de détrousser les voyageurs et peut-être même les tuer. Rejoignant rapidement ses compagnons, Bertrand dit à Albéric :

   - Par Nélos, les brigands vont attaquer le convoi du gouverneur !

   - C'est le moment de profiter de la confusion pour enlever Blanche, répondit le soldat.

   Bertrand réfléchissait à la solution qu'il devait adopter. Mais bientôt, dès que les bandits lancèrent une l'attaque sur les trois soldats de tête, Bertrand s'écria :

   - On défend le convoi... Arc en main, en avant, sus à l'ennemi !

   Déjà, deux hommes de tête qui précédaient la voiture, tombaient sous les coups des voyous quand Bertrand et ses hommes accouraient derrière eux. Trois flèches partirent en même temps et trois bandits s'écroulèrent, blessés à mort. A l'intérieur, des cris furent poussés et le fils de Manon reconnu les voix de Blanche et du gouverneur. Celui-ci souleva l'épais rideau d'une petite fenêtre et s'écria :

   - On nous attaque... Aux armes soldats !

   Les trois cavaliers qui suivaient le convoi se lancèrent vers l'avant pour aider leur camarade survivant et se mirent à frapper les détrousseurs à grands coups d'épées. En même temps, Bertrand et ses hommes qui se trouvaient à l'arrière de l'ennemi, tirèrent trois nouvelles flèches puis dégainant leurs épées, tombèrent sur les voyous restants qui en un instant, s'écroulaient sur le sol.

   L'attaque avait fait deux morts et un blessé parmi les hommes du gouverneur tandis qu'Albéric avait légèrement été blessé au bras. Les bandits, quant-à-eux, gisaient tous à terre, et parmi eux, deux blessés encore en vie furent aussitôt exécutés par les hommes de Theodorus.

   Bientôt, celui-ci sortit de la voiture suivi par dame Liliane et leur fille. Reconnaissant son bien-aimé, celle-ci courut vers lui et se jeta dans ses bras.

   - Bertrand... C'est bien toi... Tu nous a sauvés ! Père, regardez, c'est le capitaine Bertrand d'Ixos... Il vient de nous sauver la vie !

   D'un air circonspect, Theodorus regardait dans la direction des nouveaux arrivants et se demandait pourquoi Blanche se jetait-elle ainsi dans les bras d'un étranger. Puis, reconnaissant le sergent qu'il avait reçu à Sirgonia, le gouverneur sourit et s'écria :

   - Bertrand... Bien sûr... Sergent il y a peu de temps encore, me semble-t-il ? Et bien, on dirait que vous êtes arrivés au moment opportun. Soyez grandement remercié et pardonnez à ma fille cet excès de gratitude qu'elle vous montre en vous sautant au cou.

   Rougissant, la jeune fille s'écarta de Bertrand tandis que celui-ci, venant à son secours, expliqua au gouverneur qu'il avait eu l'honneur de rencontrer Blanche, qu'il avait trouvée fort jolie d'ailleurs, lors de sa visite à Sirgonia.

   - En tout cas, répondit Theodorus, sachez que je suis votre obligé. Mais comment se fait-il que vous vous soyez trouvé ici à cet instant ? Et puis peut importe... Vous serait-il possible de nous escorter jusqu'à Sirgonia ? Je crois qu'avec vous, nous nous sentirons en toute sécurité pour continuer notre voyage.

   Un instant plus tard, le gouverneur faisait détacher deux chevaux de la voiture et les blessés furent pansés par dame Liliane et par Blanche. Theodorus envoya rapidement un de ses hommes à Sirgonia afin d'aller chercher de l'aide pour transporter en ville les soldats morts au combat. Les bandits quant-à-eux, seraient laissés sur les bas-côtés du chemin, en proie aux bêtes sauvages.


   Le soleil déclinait à l'horizon. Les hommes du gouverneur se dirigèrent vers l'endroit où s'était caché le frère de Roswyn et ses compagnons en arrivant sur place et préparèrent l'endroit où la petite troupe passerait la nuit. La voiture fut ensuite introduite à l'intérieur du bois et les conversations reprirent de plus belle, dame Liliane n'en finissant pas de remercier le fils de Manon pendant que, un peu moins expressive, Blanche, ne quittait pas son bien-aimé des yeux, lui souriant tendrement lorsque leurs regards se croisaient. Le gouverneur Theodorus, quant-à-lui, vantait encore le courage de Bertrand et l'assurait de sa profonde gratitude, ce qui donnait un nouvel espoir au fils de Manon.

   - J'insiste pour que vous soyez notre hôte demain au Palais, lui dit le gouverneur, je désire organiser une petite fête en votre honneur, et sachez que j'aimerais avoir des hommes tels que vous dans l'armée de Sirgonia.


   Blanche, qui aurait tellement voulu se retrouver en tête-à-tête avec Bertrand, n'osa cependant pas trop s'éloigner de la présence de son père. Ce fut lors d'un échange de propos entre Theodorus et son épouse, que le fils de Manon qui lui glissa quelques mots :

   - Nous parlerons demain, bonne nuit, n'oublie pas que je t'aime.

   Le lendemain matin, après une nuit tranquille, Bertrand prit place dans la voiture à la demande du gouverneur tandis qu'Albéric, se sentant capable de monter en selle, prit le second cheval pour accompagner le convoi.

   Dans l'après-midi, Sirgonia était en vue. De retour au palais, Theodorus demanda à ce qu'un festin soit préparé pour le soir et des invitations furent lancées dans l'heure. Et c'est ainsi que les conseillers du gouverneur, à savoir le cousin Rupert, dame Irène, l'archimage Philéas, le capitaine Aetius ainsi que quelques dignitaires de la ville se présentèrent en fin de journée à la table du gouverneur.

   Aetius, qui avait eu l'occasion de rencontrer Bertrand dans l'après-midi lui avait jeté :

   - Bravo, tu as réussi un coup de main de maître ! Maintenant que tu as les faveurs du gouverneur tu n'es plus obligé de faire ce que je t'ai demandé. Sache cependant que j'aime Roswyn et que comme toi, je serai capable de n'importe quoi pour qu'elle vienne à moi. Si ce n'est pas toi qui procédera à l'exécution de l'Elfe, je te jure que je m'en chargerai moi-même.

   A part ce petit conciliabule, la fête fut parfaite, chacun des invités félicitant le fils de Manon chacun à son tour. Aetius lui-même, fit bonne figure au cours du repas et assura le gouverneur que Bertrand et lui allaient être d'une parfaite entente dans l'Alliance du Nord.   

   En fin de soirée, Theodorus remit un pli au fils de Manon à remettre en mains propres au général Eudes. C'était la reconnaissance officielle par les autorités de Sirgonia de la nomination du général Eudes d'Ixos, en tant que chef suprême des armées de l'Alliance du Nord.

   Bertrand se vit sauvé ! Lui qui n'osait pas rejoindre Ixos et se présenter à son supérieur allait maintenant pouvoir lui remettre lui-même le précieux document que les autorités d'Ixos attendaient impatiemment depuis la mort du général Horace.

   Le lendemain matin, alors que le fils de Manon s'apprêtait à rejoindre la grande ville de l'Est, le gouverneur, accompagné de sa fille se firent annoncer à son appartement.

   - Bertrand, lui dit Theodorus, je t'ai dit que je t'étais redevable et je ne l'oublie pas. Si je peux faire quoique ce soit pour t'être agréable, ne crains pas de me le demander. Tu m'as sauvé la vie ainsi que celles de mon épouse et de ma fille, je t'en serai toujours reconnaissant !

   Profitant de cette situation favorable, le frère de Roswyn osa une requête :

   - Excellence, puisque vous m'autorisez à vous faire une demande, je dois vous avouer que je suis tombé amoureux de votre fille depuis le premier jour où je l'ai rencontrée et, avec votre permission, je désirerais l'épouser.

   Un peu surpris, Theodorus resta silencieux un moment, puis regardant Blanche toute rougissante, lui dit :

   - Et je suppose que toi aussi tu l'aimes ? J'aurais dû me douter plus tôt qu'il se passait quelque chose entre vous en voyant certains regards que vous vous jetiez... Cependant, dit-il à Bertrand en se tournant vers le jeune homme, tu sais pourquoi nous sommes partis à Ethyria. Nous devons donc, mon épouse et moi, attendre le résultat du choix du duc de Roncenoir avant de prendre une décision. Je te donnerai donc ma réponse un peu plus tard.


   - Et si jamais le duc choisissait Blanche, demanda Bertrand, le teint tout blême ?!

   - Il n'y a guère d'espoir, répondit Theodorus, car à sa table était invité son ami, le gouverneur de Sybaris accompagné de son épouse dame Rosemonde et de leurs deux filles Théodora et Alix. Neanmoins, sache que Blanche est toujours assignée à résidence au temple d'Aziza pour sa fugue passée !

   - Je vous en prie excellence, répondit le fils de Manon, daignez au moins lever sa punition en cet instant... Si elle rejoint le temple, je ne pourrai plus la voir, les hommes y sont interdits d'entrée !

   - Hmm... Et bien c'est d'accord, dit alors Theodorus, je te dois bien cela.

   - Oh père, grand merci, s'écria Blanche en se jetant dans les bras du gouverneur. Sachez que vous n'aurez pas à le regretter !

   - J'y compte bien friponne, s'exclama le gouverneur en essayant de se dérober de l'étreinte de sa fille, maintenant fais tes adieux à ton ami, il a un important message à remettre au général Eudes.

 

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